Cédo-Françoise Faucher-Moreau

Cédo-Françoise Faucher-Moreau

Histoire de l'héroïne éponyme de la sculpture "Fatime -2012

Quand des enfants d'Agadir se retrouvent ou font connaissance après presque 60 années, ils se racontent. Voici l'histoire de la vraie Fatima puis celle de la sculpture.

 

Histoire de la vraie Fatime

 voir la mise à jour de septembre 2019.

Dialogue (échanges via messageries en 2012) avec un ami marocain du groupe des gadiris, lycéens des années 50.

Nous parlions du souk El Had du Talborg ce qui nous a amenés à nous rapeller celui du bord de mer.

 

 

Ma chère maman se réveillait vers 2 h du matin pour faire cuire un "grand" nombre de galettes de pain qu'elle acheminait avec plusieurs de ses camarades, chacune avec un énorme panier fait de l'Alpha d'Imouzzer (il avait une grande qualité, il gardait la chaleur). Elles devaient se pointer après une longue marche à pieds à ce souk de bord de mer dit Bougame pour vendre ce pain qui devait servir au petit déjeuner et aussi au déjeuner.

 

- Je suis vraiment très émue de partager ce souvenir avec toi. Je crois qu'en ces quelques mots réside l'énergie qui peut réveiller la créativité. J'espère pouvoir répondre à ton attente si bien exprimée.

 

 

 

Fatima portait un Haik blanc. A ce Haik était attaché un souvenir important pour elle, il avait couté une fortune.

 
 
 
 - Peux-tu me guider sur le chemin que ta maman parcourait  pour apporter son pain.
 
Maman et ses amies était de Yachech. Elles descendaient au souk Bougame du front de merLe chemin parcouru par maman et ses amies était Yachech. 
 
 

 

 

 

Yachech est divisé par un Oued Tildi qui déverse juste à côté du Casino de Rattazi. Le passage se faisait par la guinguette de la cité Robinson puis le pont Tildi, Bd Albert 1èr, et Bd Bourguignon.     

 

  

....   Que du plat !!!!!!

 

 

 

 

 

 

 

Vous pouvez repérer l'emplacement du souk Bougane en allant faire un tour sur le site mentionné en fin de cet article

 

 

 

Remarque de Pierre, un autre Gadiri:

J'imagine très bien ta Maman dans ces pistes descendantes caillouteuses depuis Yachech. A plusieurs reprises j'ai accompagné notre Arkïa qui habitait elle aussi à Yachech.

  

Panier d'aplomb sur sa tête . Elle fera toutes les pistes descendantes, caillouteuses en zigzag jusqu'au souk.

 

Le panier ne tombera pas !

 

Remarque d'un autre Pierre, aussi Gadiri:

 

Ta Maman , une vraie ghzala

 

- Cà y est, je suis descendue prudemment de Yachech- 

 

- Mais j'ai fait tomber le panier !!!

 

- Quel long trajet! 

 

J'ai entendu ta maman et ses amies, Arkïa, Aïcha  .... Elles marchaient en discutant et en éclatant parfois de rire, les paniers pleins et chauds sur la tête. J'ai perçu "leurs chants dans ce champ noir que j'ai traversé entre Yachech et le boulevard du bord de mer". 

 

 - Le souk était sans doute coté "montagne" sur le boulevard?

 

 - Cuisait-elle les galettes de pain dans un four commun.

 

Le four utilisé est un four de maison . Le plat de terre cuite ( Tafellounte) d'environ 60 cm de diamètre est supporté par trois pierres équidistantes d'environ 30 cm de hauteur. La chauffe se fait avec des brins de bois et les racines d'arganiers. Le plateau de cuisson peut prendre six galettes à la fois. On n'était pas électrifié, donc la lumière venait du four ...à raz du sol.

 

 

 

- Je me demandais comment les femmes portaient des lourds paniers chargés de pain. Je subodore qu'il y avait qu'un seul moyen, la charge sur la tête.

 

Effectivement le grand panier était porté sur la tête durant tout le trajet. Une espèce de turban servait d'amortisseur et stabilisateur pour que les mains se reposent de temps en temps. L'équilibre était une chose à "domestiquer"(Bravo à Maman et les autres!)

 
 
 Histoire de la sculpture "Fatime"
 

La sculpture est en terre cuite. J'ai joué un peu avec le feu. 

 

 

La sculpture sera cuite en deux morceaux, le panier séparément.

 

 

Je suis rassurée, le panier ressemble bien à l'énorme panier fait de l'Alpha d'Imouzzer" .

 

 

 

 

C'est peut-être une sculpture éphémère car pas encore cuite. La cuisson c'est toujours un risque, au point que je l'ai descendue moi-même au four et l'ai placée moi-même sur la grille (un seul responsable en cas de dégats).

 

 

 


 

 

 

 

Mais le risque réside principalement au niveau du voile qui est fait sur une base de tissus donc très fin et en avancée par rapport au reste de la sculpture. Il peut de partir en "blibli" quand le tissus va être brulé dans les 1 ères secondes.

 

 

 

 

 

 

   

 

 

 

  

 


 

 

 

 

 

Je croise les doigts pour que si le voile éclate, je trouve le visage tel qui était avant de l'avoir couvert. 

La sculpture sera alors sans voile.... comme celà .

 

 

Mais pas de problème, elles descendaient sur le chemin sans voile; elles étaient entre elles, elles "respiraient mieux l'iode matinal; elles présentaient un visage juvénil et souriant".

 

 

 

 

 

 

Voici un point de ma technique personnelle, le voile est séparé encore du visage initial, comme ci-dessus, par un film en plastique que j'enlèverai juste à la fin du séchage (dans environ 15 jours). 

 

 

 

 

Pour le linge dans le panier se sera moins grave; je trouverai bien une solution.

 

 

 

 

 Le voile a résisté à la chaleur du four.

 

 

            

 

 

Mais je crains sa fragilité.

 

Pourrait-elle voyager sans dommage?

En fait je n'ai pas osé l'envoyer à Agadir; elle n'aurait pas supporté le voyage.

 

Hier, 7 ans plus tard (septembre 2019) j'ai voulu la déplacer et je m'y suis mal prise et j'ai cassé le voile délicat que j'avais réussi à placer sur son visage.

 

IMG_9148.jpeg
 

 

NB: Le souk de Bougame était sur le boulevard du front de mer:

 

http://www.agadir1960.com/forum/viewtopic.php?f=3&t=851

 

 

 


 

 

Les marchandes de pains s'y retrouvaient après la longue descente de Yachech.



19/09/2019
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